Développement durable

Des parois vertigineuses et des perspectives impressionnantes. Des glaciers bruissant de mille craquements. Des chaos rocheux gigantesques. Mais aussi des prés fleuris bourdonnants d’insectes butineurs. Des alpages verdoyants qui apaisent le regard. Des forêts odorantes et des torrents qui apportent ombre et fraîcheur. Du vent, des orages, du blizzard. Mais aussi des aubes chamarrées et des crépuscules flamboyants, de l’air pur et clair à perte de vue, et des calmes blancs mouchetés de flocons. De la vitesse sur les pentes verglacées. De l’agilité parmi les bosses et les piquets. Mais aussi de la chaleur au coin du feu, autour de la pierrade ou de la raclette. De la lenteur sur les chemins pentus ou montants. De l’équilibre et de la concentration sur les parois verticales. Du calme et de l’émotion, de la hauteur et de la sérénité. La montagne, c’est tout cela, et beaucoup plus encore.

Un imaginaire qui réconcilie l’humain, le minéral, le végétal et l’animal, au cœur d’un univers en apparence massif, enraciné, immuable. Mais cet univers n’échappe pas aux inquiétudes quant à la viabilité de l’économie montagnarde, dans un contexte de réchauffement climatique. En dépit des efforts des nations dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, on sait que les prochaines années seront, en effet, marquées par une tendance nette vers une augmentation des températures moyennes. Cela ne signifie pas qu’il ne neigera plus en montagne, mais que les périodes d’enneigement seront probablement différentes, avec des précipitations à l’intensité beaucoup plus variable et irrégulière que par le passé.

Comment transformer l’or blanc en or vert ? Comment favoriser la transformation des stations « de ski » en stations « de montagne » ? Quel outil créer pour transformer le business saisonnier du ski en business annuel ?

Laurent Reynaud, directeur général domaine skiable, résume très bien la situation : « Aujourd’hui, personne — dans le monde entier d’ailleurs —, n’a trouvé de substitution au ski. 40 % des Français savent skier. 19 % viennent skier tous les ans. C’est un sport qui est assez populaire ! La difficulté, qui a été tristement illustrée l’hiver 2021 (Covid), est que ces activités alternatives n’ont pas le pouvoir d’attractivité du ski. En effet cet hiver-là, on avait le droit de faire de la tyrolienne, de la luge 4 saisons, du ski de randonnée, des raquettes et même du ski nordique. La seule chose qu’on n’avait pas le droit de faire, c’était du ski alpin, parce que les remontées mécaniques étaient administrativement fermées dans le cadre de la pandémie.

Résultat : deux clients sur trois ont renoncé à leur séjour et nous avons perdu 70 % des recettes et de l’emploi. » Plus globalement, toutes les activités « hors ski » affichent une stabilité ou une hausse, notamment celles destinées aux enfants (dans 52 % des stations), les promenades à pied (57 % des stations) et les promenades en raquette (63 % des stations). La consommation au sein des stations progresse ou reste stable : 64 % des stations considèrent notamment qu’elle a augmenté dans les restaurants. En dépit d’une réelle volonté de diversification, c’est donc bien la neige qui reste le vecteur essentiel de développement de l’économie montagnarde en général, et des stations de ski en particulier. Une telle dépendance à un phénomène météorologique dont on sait qu’il va être bouleversé par le changement climatique doit désormais nourrir une réflexion en profondeur au sujet de l’avenir proche et lointain.

Au sein de cette communauté d’acteurs, certains, jouent un rôle crucial dans l’économie des stations, et sont co-responsables de la valorisation de la station : toutes les activités et les services disponibles dans les stations de montagne. Ce sont eux qui créent l’ambiance de la station et incitent skieurs et clients à profiter de tout le panel d’activités proposées : restaurants, hôtels, commerçants, loueurs, agences, services à la personne, services publics… Dans une nouvelle architecture économique, ces acteurs prendront une place prépondérante, à un niveau équivalent aux activités relevant directement de la pratique du ski alpin. C’est bien sûr en la co-construisant que tous les acteurs de la montagne (associations, fédérations, stations de ski, POI, mais également usagers des stations de ski et de la montagne en général) pourront conduire cette transformation. Pour ce faire, ils pourront se doter d’outils partagés, et notamment d’applications numériques à même de fédérer tout le monde.

Il est à noter que des organisations telles que France Montagne, association qui fédère les principaux acteurs du tourisme de montagne en France, notamment l’Ecole du Ski Français (ESF), les Domaines Skiables de France (DSF), et l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM) sont très actives sur le sujet.

L’application Skiif, est conçue pour contribuer à cette transition en s’appuyant sur la création et l’animation d’une communauté d’usagers actifs. Skiif propose d’être l’outil qui fait le lien entre les acteurs du business du ski et les skieurs et qui anime les relations entre eux, grâce à la puissance de sa communauté, de skieurs au départ, puis de skiifeurs.